Mons a fortement été touchée par les violences urbaines qui ont marqué notre pays dans le sillage de la mort de Nahel. Des jeunes de Mons et d’ailleurs ont fait l’assaut de la Mairie et du commissariat de police pendant plusieurs heures, des bâtiments publics ont été fortement endommagés, des personnels municipaux ont été mis en danger, des commerces ont été saccagés. Les habitants vivant à proximité ont évidemment été particulièrement choqués. Les sentiments qui nous ont assaillis étaient emprunts de tristesse, d’incompréhension et de colère : quel sens y a-t-il à saccager le lieu de vie de sa propre famille ? Le calme est revenu après trois nuits. 14 personnes sont actuellement mises en examen.
Nous ne prétendons pas avoir réponse facile à ces évènements. Mais nous n’oublions pas l’étincelle qui a déclenché ces violences. Les débordements de rage trouvent leurs origines dans le contexte politique et social. Comme le montrent régulièrement des vidéos (que le gouvernement voulait interdire en 2019), notre police développe depuis quelques années des pratiques de plus en plus violentes et inefficaces. Les morts lors d’intervention policière sont deux à cinq fois plus fréquents que chez nos voisins allemands ou anglais … Qui prétendra que cela sert la sécurité ?
Nous alertons aussi sur la baisse régulière des budgets d’action sociale : à ceux qui mettent en doute l’utilité des éducateurs de rue, nous disons qu’eux au moins sont au contact de cette partie de la jeunesse à la dérive. Bien sûr, il faut réparer les bâtiments, mais ces violences ont montré qu’aussi utiles que soient les politiques améliorant le cadre de vie (ANRU notamment), elles mèneront demain à nouveau à l’échec si elles ne s’accompagnent pas de mesures ambitieuses pour les jeunes des quartiers.
Cela doit redevenir la priorité des pouvoirs publics, État, département et commune. Là aussi en quelque sorte : moins de béton, plus d’humain !